- amok
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• 1830 faire amok; 1648 amoque; malais amuk♦ Forme de folie homicide observée chez les Malais; individu qui en est atteint. « l'amok dès qu'il a vu le sang couler, n'épargnera personne » (Fauconnier).⇒AMOK, subst. masc. et adj.Folie meurtrière particulière au Malais :• ... des Samoyèdes, des Nyams-Nyams, des Malgaches, des Fuégiens célèbrent les solennités les plus étranges, mangent leurs vieux pères, leurs enfants, tournent sur eux-mêmes au son du tam-tam jusqu'à l'évanouissement, se livrent à la frénésie de l'amok, brûlent leurs morts, les exposent sur les toits, les abandonnent au fil de l'eau sur une barque illuminée d'une torche...J.-P. SARTRE, La Nausée, 1938, p. 54.— Par synecdoque, subst. et adj. Individu qui se trouve dans cet état de folie.Rem. Attesté ds Nouv. Lar. ill.-Lar. encyclop.Prononc. :[].Étymol. ET HIST. — 1832 amoc « vœu (d'un Javanais) fait dans une crise de folie destructrice, de mettre à mort tous ceux qu'il rencontrera » (BALZAC, Voyage de Paris à Java, 39, 579 ds QUEM. t. 1 1959 : Dans son ivresse, il [le Javanais] fait le vœu singulier de mettre à mort tous ceux qu'il rencontrera. Ce vœu singulier se nomme amoc [...] Lorsqu'un Javanais court par les rues avec un amoc en tête).Empr. à l'angl. amuck, amock, attesté comme adj. ou subst. pour désigner un Javanais en proie à cette furie, dep. 1663 dans une trad. du port. (H. COGAN, Pinto's Trav., 1. 199 ds NED [la 1re attest. angl. de 1516 donnée par le NED n'est pas à prendre en considération car 1516 est la date de l'original port. dont le texte cité est une trad. du XIXe s.]); la forme amock, que le fr. a empruntée, date de 1772 (Cook ds NED). L'angl. a emprunté ce mot au malais « furie, furieux » par l'intermédiaire du port. amouco, attesté dep. 1540 (F. PINTO, Peregrin. ds DALG. t. 1 1919, s.v.; cf. supra trad. angl.). Plutôt que du malayalam amar — « guerrier » (LOK. 1927, s.v. ) qui ne convient pas phonétiquement, le mot malais est prob. issu indirectement du skr. amokya « indissoluble » (DALG. loc. cit.).STAT. — Fréq. abs. litt. :1.BBG. — PIÉRON 1963.amok [amɔk] n. m.ÉTYM. 1832, amoc; amock, 1806; courir un muck, 1808, « être en proie à l'amok » (in D. D. L.); mot malais, par l'anglais.❖♦ Didact. (anthrop.). Forme de folie homicide observée chez les Malais, qui ne touche que les hommes.1 Cette frénésie qu'on appelle amok (…) Cette frénésie n'est pas de la folie, c'est un délire lucide, qui sait utiliser toutes les ressources de la ruse.Henri Fauconnier, Malaisie, p. 288.♦ N. m. Homme qui est en proie à cette frénésie. — Adj. || Fumeur d'opium amok.2 Aussitôt, le cri : « Amok ! » et une fuite éperdue. Car on sait que l'amok, dès qu'il a vu le sang couler, n'épargnera personne, ni amis, ni enfants, ni parents. On sait aussi qu'une force surnaturelle l'anime.Henri Fauconnier, Malaisie, p. 286.
Encyclopédie Universelle. 2012.